En quoi suis-je concerné par les cyber-risques ?
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En cas de cyber attaque, mon entreprise serait-elle affectée si je ne pouvais plus accéder à mon système d’information ou à mes données ? Une baisse significative d’activité est-elle à craindre ? Un arrêt total, mettant en péril l’existence même de mon entreprise, peut-il être envisagé ?
Protéger mon entreprise.
La sûreté informatique de votre entreprise passe d’abord par une démarche d’analyse de votre exposition à ces nouveaux risques, puis par la mise en place d’une politique de prévention adaptée avant de transférer le risque à votre assureur.
Ce process doit être porté par une personne de l’entreprise, clairement identifiée en charge de la mise en place et du suivi de cette politique de management du cyber risque.
Cette politique doit reposer sur 3 piliers :
- – les facteurs humains et organisationnels,
- – des outils de protection,
- – une anticipation de la gestion de crise par des outils de résilience.
Exemples de bonnes pratiques et d’outils à mettre en oeuvre pour réduire votre risque cyber et faciliter son assurance
FACTEURS HUMAINS :
- La lutte contre les cybers risques commence par une sensibilisation / formation de l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise à la vigilance et aux bons réflexes.
- Au-delà de vos collaborateurs, ce sont aussi vos sous-traitants et vos prestataires, qui doivent également être sensibilisés et formés pour éviter qu’ils deviennent les maillons faibles de votre protection face aux risques cyber.
FACTEURS ORGANISATIONNELS :
La prévention de votre entreprise passe, notamment, par :
1. La gestion des droits d’accès et des mots de passe
La gestion des droits, tant physiques qu’informatiques, doit être adaptée à la situation de votre entreprise et aux fonctions des collaborateurs concernés. Une véritable politique de gestion des droits doit être mise en place au sein de votre entreprise.
Pour éviter qu’ils soient facilement usurpés, vos mots de passe doivent être individualisés, secrets, robustes (complexes) et régulièrement changés. Il est donc utile de définir un niveau minimal de sécurité tel que 8 caractères mélangeant majuscules, minuscules et chiffres.
2. Une formation adaptée de votre personnel et de vos partenaires :
La totalité de vos collaborateurs, dont les CDD, stagiaires, alternants compris, doit être sensibilisée aux cyber risques et formée pour s’en prémunir.
Des règles simples doivent être rappelées régulièrement :
– Éviter l’utilisation des appareils personnels (clefs USB ou disques durs externes) ainsi que les accès distants ou mobiles non sécurisés (wifi, bluetooth).
– Ne pas laisser en évidence ses mots de passe sur son bureau,
– Élaborer des règles de consultation des mails et pièces jointes douteux (liens hypertextes ou inexplicables, extensions .pif, .com, .exe, .bat, .Ink).
Ces règles doivent également être partagées avec l’ensemble de vos partenaires, fournisseurs, prestataires.
3. La mise à jour des logiciels opérationnels de gestion, de process et de production :
Les failles de vos logiciels sont autant de chemins d’accès pour des intrusions malveillantes. Au fur et à mesure de leurs identifications, ces failles doivent être corrigées.
ANTICIPATION DE LA GESTION DE CRISE : OUTILS DE RÉSILIENCE
La capacité de l’entreprise à redémarrer rapidement après une attaque s’anticipe, notamment, sur les deux axes suivants :
1. Les sauvegardes :
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Organiser une sauvegarde fréquente de vos données, idéalement quotidienne, sur des supports et systèmes distincts de votre système d’information. Tester, au moins annuellement, les restaurations pour vérifier qu’elles sont exploitables.
Les sauvegardes de vos systèmes d’exploitation et progiciels doivent suivre les prescriptions des sites éditeurs et celles de vos prestataires informatiques.
2. Le Plan de Continuité d’Activité :
Il comprend un Plan de Reprise d’Activité, dédié au redémarrage du système d’information, qui vous prescrit de :
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Nommer des collaborateurs (responsables, experts et communicants) mobilisables à tout moment et sans délai, qui auront en charge d’appliquer les mesures d’urgence nécessaires pour assurer la continuité, ou à défaut une reprise la plus rapide possible de l’activité de votre entreprise.
Assurer mon entreprise.
Pour assurer ce qui m’appartient : mon patrimoine et mes actifs
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Les contrats de dommages aux biens (multirisques et pertes d’exploitation) couvrent généralement les conséquences (frais de recherche de la cause, réparations, pertes d’exploitation consécutives…) des accidents (incendies, événements naturels, …), des erreurs humaines (imprudence, négligence, …) ou des actes de malveillance (vol, sabotage, …) qui entraînent des dommages matériels à vos bâtiments et/ou à leur contenu.
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Les contrats cyber couvrent généralement les mêmes con-séquences (frais de recherche, de reconstitution des données, pertes d’exploitation consécutives…) mais qui font suite à des événements d’origine informatique sans dommage matériel, qu’ils soient de nature :
– Accidentelle, notamment dûs à une erreur humaine.
– Volontaire, notamment par des actes de malveillance tels que des virus, accès illicite à des données personnelles ou confidentielles, cryptologiciel, attaque par déni de service (de l’anglais Distributed Denial of Service ou DDoS), ou toute intrusion numérique non autorisée en vue de détourner des données ou des fonds.
En complément, les contrats cyber peuvent couvrir également :
– Les frais de notification suite à atteinte, vol ou extraction de données personnelles et/ou confidentielles qui vous auraient été confiées tels que les frais engagés pour la déclaration d’incident au régulateur — la CNIL pour la France — les frais d’information et de prévention aux titulaires des données détournées et les frais induits par l’enquête administrative.
– Des frais de gestion de crise, comme des frais de commu-nication et/ou de préservation de la réputation et de l’image de la société,
– Des frais de consultants spécialisés en vue de faire cesser une cyber-extorsion.
Pour assurer ma responsabilité vis-à-vis des tiers :
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Les contrats de responsabilité civile couvrent votre responsabilité pour les dommages causés aux tiers (clients, voisins, salariés…) que ces dommages soient corporels, matériels et/ou immatériels. Ces contrats peuvent couvrir également les frais de retrait et les frais de dépose-repose.
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Certains contrats de responsabilité civile peuvent exclure ou limiter la garantie de votre responsabilité vis-à-vis des tiers pour les dommages purement immatériels lorsqu’ils sont la conséquence d’une malveillance informatique. Cette même garantie peut être couverte dans un contrat cyber.
Pour assurer mon risque de fraude :
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Les contrats contre la fraude couvrent généralement les pertes financières causées par des fraudes, par des détournements de fonds (extorsions, abus de confiance, escroqueries…) ou par certains actes de malveillance informatique.
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Cette même fraude consécutive à des actes de malveillance informatique peut aussi être couverte en extension dans un contrat cyber.
Que faire vis-à-vis de mon assureur ?
Avec l’aide de votre partenaire assureur, vérifiez le domaine et l’étendue de vos contrats en cours, afin de vous assurer que vous êtes correctement couvert en cas de survenance d’un incident informatique et plus spécifiquement d’une cyber attaque.
Que faire en cas d’incident informatique ?
VIS-À-VIS DES POUVOIRS PUBLICS :
Porter plainte :
L’attaque dont vous avez été victime constitue une infraction aux technologies de l’information et de la communication. Le Code Pénal et le Code Monétaire et Financier définissent ces infractions (se reporter à la page 20 « Sur quel fondement juridique puis-je porter plainte ? »).
Une plainte doit être déposée dans les plus brefs délais auprès du service territorial de police, de gendarmerie le plus proche de l’entreprise ou par courrier auprès du procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de votre ressort géographique.
En cas d’attaque avérée ou même de suspicion d’attaque informatique, l’entreprise victime se doit de récolter des preuves numériques grâce à des constatations techniques. Ces constatations peuvent être complétées par un spécialiste en cybercriminalité nommé par les services de police, lors de leur enquête ( se reporter à la bibliographie page 22 « Réagir à une attaque informatique : 10 préconisations »).
Notifier l’incident :
En cas de violation des données personnelles, l’obligation de notification à la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) est issue de l’article 34 bis de la loi n°78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés. Elle s’adresse aux fournisseurs de services de communications électroniques au public. L’intéressé doit être averti en cas de risque d’atteinte à ses données personnelles ou à sa vie privée.
Cette obligation de notification sera étendue à l’ensemble des entreprises ayant des activités de traitement de données à caractère personnel à compter de mai 2018*.
En cas d’atteinte au système d’information, la loi n° 2013-1168 du 18 décembre 2013 relative à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 prévoit à l’article 22 que l’incident doit être notifié auprès du Premier Ministre et de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) (se reporter à la page 21 « Qui est l’ANSSI? ») pour les opérateurs d’importance vitale.
Cette obligation sera étendue aux entreprises qualifiées « d’opérateur de services essentiels » ou de « fournisseur de services numériques » lors de la transposition de la directive (UE) 2016/1148 relative à la sécurité des réseaux et systèmes d’information dans l’Union Européenne (SRI) d’ici mai 2018**.
* Date d’application au sein de l’Union européenne du règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données (RGPD)
** Date limite pour la transposition par les Etats membres de la directive (UE) 2016/1148 du Parlement européen et du Conseil du 6 juillet 2016 concernant des mesures destinées à assurer un niveau élevé commun de sécurité des réseaux et des systèmes d’information dans l’Union (NIS).
VIS-À-VIS DE MON ASSUREUR ?
Contacter sans délai votre partenaire assureur, il saura vous conseiller et vous accompagner.
En tout état de cause, informez-le avant toute décision qui pourrait avoir un impact sur les conséquences de cet incident et sur la gestion de votre dossier de déclaration de sinistre.
Source : ffsa assurance